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CICATRISER EN OUVRANT LES PLAIES


Les pensées forment parfois des boucles, des cercles de répétition inconsciente. On agit ensurvie dans l'addition de couches protectrices, de milliers de filtres pénétrants qui gardenten place le volcan déjà en mouvements.

C'est sur cette idée de boucle que repose I don't fit. Un piano nostalgique qui projette enavant se régénère indéfiniment. Le passé qui lance au lieu d'enfermer.


Conscient, en introspection, Victor Solf est assis dans une voiture sous une lumière qui circule elle aussi, à tour de rôle elle le sublime puis le cache. Un trait fragile, tranchant, apparaît sur son visage, c'est la forme d'une blessure qui restera. Les premiers mots avouent immédiatement la douleur : "I don't fit, pieces and pieces, I'm all spread". A côté du reste, des autres, loin de toutes les cases qu'on lui impose ; il essaie paradoxalement d'y rentrer.

Brutalement, une voiture percute le chanteur et le temps explose à l'image des vitres qui dansent en morceaux de verres tout autour de lui. Au moment du choc, les voix s'ouvrent et expulsent la détresse soutenues par des accords aux sonorités gospel, teintées de nuances où l'on reconnaît Guillaume Ferran, co-producteur de la chanson et membre du groupe Griefjoy.

Cette envolée atteint son paroxysme lorsque Victor Solf s'extrait du traumatisme et se débat. Sans prévenir, la production introduit alors une batterie qui transforme le rythme déjà présent en une force d'action. Sous les cris, la danse, la simple mouvance organique, Victor semble se faire renaître lui-même. Cette fois-ci la lumière émane de lui, il brûle pour résister.


A l'arrivée du dernier couplet qui est aussi le premier, la boucle est bouclée ou plutôt réenclenchée. Souriant, proche de la tranquillité, le chanteur répète une dernière fois ces trois mots de constat : "I don't fit". Mais le regard est droit, direct vers la caméra. Prêt à faire face à la prochaine collision.

Clip réalisé par Liswaya

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