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TENIR LE REGARD



 

Il y a chez Florence Welch le sentiment même de grâce : exister sans chercher à le faire. Chaque seconde chantée est une chance de plus pour tendre physiquement vers le reflet de son être profond, le miroir de ses émotions débordantes. Dès les premiers instants de Light of Love, une délicate brise nous étreint, c’est le timbre de sa voix si vulnérable et si forte à la fois. Le voyage vocal est d’abord dispersé, il nage vers des directions qui ne se rejoignent pas : « How did I get here and how do I get back ? » Florence se tourne vers un premier regard, celui de la raison. Pourtant, l’énergie d’espoir est déjà présente, autant par lesouffle des mots que les couleurs des accords.


A l’arrivée du second couplet, une élévation puissante s’empare de l’espace, les directions se soustraient pour converger vers un chemin unique grâce à l’orchestration précise, multiple qui reste pourtant légère. Après la raison vient le cri du coeur : celui qui marque la rupture, latransformation torturante mais nécessaire « I wanna close my eyes because I fear my heart would break ». C’est à ce moment précis que tout se joue. Ensemble, les choeurs, violons et percussions réveillent Le Courage et parsèment de lumière ce qui était jusqu’ici un horizon de doutes. Une célébration naît, celle de choisir de retrouver son « moi » le plus intime, gratter toutes les couches pour atteindre la matière brute. C’est par l’acceptation que s’accomplit cette résolution, dans le noir le plus total subsiste un éclat qui lutte. Avec une douceur infinie, les cuivres ferment la chanson, accompagnés des choeurs qui répètent encore et encore, comme pour se convaincre, qu’il faut regarder droit dedans, même si tout nous dit de dévier vers la facilité.

© Florence Welch



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